Architecte des Systèmes d’Information, ça signifie quoi concrètement ? Quelles expertises et quelles compétences sont indispensables pour assurer une telle fonction ? Construire des systèmes est certes le métier de Tommy Grandguillotte, Architecte des systèmes d’information (SI) chez Océane Consulting Data Management, ESN (Entreprise de Services du Numérique) intégrateur et éditeur Pure Player Dématérialisation & Digitalisation. Mais pour lui, c’est avant tout une « passion », un « plaisir ». Ce « curieux » par nature, « à l’affût des nouveautés et des innovations », nous explique les tenants et les aboutissants de son expertise et nous décrit par la même occasion un marché en mutation constante où la veille technologique est incontournable pour rester dans la course.
Depuis combien de temps avez-vous intégré Océane Consulting Data Management et quelle est votre fonction au sein de l’entreprise ?
Tommy Grandguillotte – Je suis arrivé en 2014 en tant qu’Architecte des systèmes d’information. Il s’agit d’un poste transverse au sein de la Direction Technique qui s’articule autour de plusieurs axes. Ma mission principale consiste à intervenir en support de projets en phases de conception ou de réalisation.
L’expertise occupe une place importante dans mon quotidien : cadrage de projets, prestations techniques, missions « pompier » …
J’interviens également dans la phase d’avant-vente en participant à la réponse aux appels d’offres et aux marchés publics. La veille et le suivi de la R&D sur mes expertises font bien entendu partie intégrante de mon activité.
Enfin, je suis spécialiste des connecteurs que nous éditons afin d’outiller l’intégration des solutions de nos partenaires. Ces connecteurs sont des briques logiciels qui vont permettre à des solutions et à des logiciels de fonctionner ensemble et communiquer de manière automatique et transparente afin d’apporter une valeur métier en évitant aux utilisateurs les tâches “techniques” par exemple la saisie d’informations ou l’import de fichiers. Nous disposons d’une large offre de connecteurs performants, surtout avec les solutions Nuxeo.
Pouvez-vous revenir brièvement sur votre parcours professionnel ? Comment développe-t-on une expertise comme la vôtre ?
TG – J’ai choisi des études d’informatique par passion. J’ai démarré ma carrière dans les Télécoms (Orange, SFR) au sein du SI gestion (contrats, clients…), puis réseau. J’ai ensuite intégré Océane Consulting Data Management. Le socle technique du secteur des Télécoms est commun avec nos activités et cela m’a aidé.
Je suis passionné par mon métier et très curieux de tout ce qui touche à l’informatique. Construire des systèmes est certes mon métier mais c’est avant tout une passion, un plaisir. Je suis à l’affût des nouveautés et des innovations, cette curiosité est certainement à la source de mon expertise qui n’a fait que se développer avec le temps.
Quels sont vos expertises et domaines de prédilection ?
TG – La conception de systèmes constitue mon cœur de métier avec tout ce qui en découle : la définition de solution (avant-vente, démarrage projet), l’architecture logicielle (solutions élégantes et robustes), l’architecture SI (communication fiable et fluide en applicatifs variés), l’UX (l’expérience client et utilisateur), l’automatisation et la dématérialisation, toujours en gardant en tête la valeur métier.
Quelles sont les grandes problématiques auxquelles sont confrontés vos clients et sur quels types de missions et projets intervenez-vous ?
TG – Nous sommes confrontés à des problématiques complexes d’intégration de solutions ou capacités dans des systèmes d’information. Nous sommes par exemple intervenus pour la Compagnie des Vétérinaires dans un processus d’automatisation et de dématérialisation de leurs documents. La volumétrie est également une problématique récurrente. Récemment, nous avons travaillé pour Manche Numérique, un syndicat mixte adossé au Département de la Manche. Notre mission a consisté à prendre en compte leur volumétrie de documents et à trouver les meilleures solutions pour préparer la croissance de la volumétrie à venir. La recherche complexe et difficile de certains documents est une problématique très fréquente de nos clients en matière de Gestion Electronique des Documents (GED). Cibler et retrouver facilement un document sont des enjeux clés de la GED. Nous sommes là dans la recherche d’amélioration constante de l’expérience utilisateur. L’objectif étant de faciliter la recherche via des outils et des solutions fonctionnelles et faciles d’usage.
Comment se passe un audit technique chez un futur client ? Pouvez-vous nous décrire cette étape-clé ?
TG – Souvent les clients nous contactent car l’ajout de fonctionnalités au fil des années a créé une complexité qui est devenue problématique. Il s’agit alors de faire un audit de 4-5 jours pour démêler tout cela. Plusieurs étapes jalonnent un audit technique : la prise de connaissance du contexte et des attentes initiales, la définition des acteurs-clés à rencontrer dans l’entreprise ou la structure cliente, l’approfondissement de la ou des problématiques avec ces acteurs-clés pour comprendre comment le système est censé fonctionner, définition de la cible, définition de l’écart entre l’objectif à atteindre et les dysfonctionnements présents, proposition d’actions et d’interventions.
Il est réellement indispensable de ne pas sous-estimer la prise de connaissance du système pour appréhender clairement la demande du client. Je voudrais insister sur le fait qu’il est essentiel de rencontrer les utilisateurs finaux en plus des responsables et des donneurs d’ordre de la structure cliente. Ces derniers n’ont pas toujours, voire rarement le même usage des fonctionnalités du système informatique en place. Il est nécessaire de consulter un panel large d’utilisateurs, toutes fonctions confondues pour cerner les attentes de chacun et mieux comprendre les dysfonctionnements présents et donc les écarts entre ce qui est attendu individuellement et ce qui est prévu par le système en place.
Lorsqu’il s’agit d’un audit de résolution de problématique technique, notre rôle consiste notamment à aller au-delà des solutions imaginées par le client. Nous devons définir avec précision la cible idéale et définir l’écart entre la cible et le problème technique ou opérationnel détecté.
En toile de fond, deux questions doivent être présentes à notre esprit lors d’un audit technique. Qu’est-ce que le système en place fait et est capable de faire aujourd’hui ? Que veut-on qu’il fasse et qu’il soit capable de faire demain ?
Vous évoquez le fait d’aller au-delà des solutions imaginées par le client ? Pouvez-vous développer ce point ?
TG – La notion d’écart est au centre de cette idée. C’est là que notre dimension de conseil est primordiale pour expliquer et compléter la vision du client. C’est notre valeur ajoutée. Prenons l’exemple du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) qui encadre le traitement des données personnelles sur le territoire de l’Union Européenne. Certains clients se sont approprié ce sujet incontournable de manière hasardeuse et incomplète. La RGPD exige une collecte légitime et proportionnée des données, ce qui implique de collecter uniquement les données nécessaires à l’activité. Ce règlement impose également de sécuriser ces données et de ne pas les conserver au-delà d’une période prédéfinie. Beaucoup de clients se sont dit qu’un chiffrement de leurs données pouvait suffire à répondre à ces exigences et à protéger les données personnelles. Or, un chiffrement ne répond que partiellement aux exigences de la RGPD. C’est là que nous devons conseiller nos clients, c’est toute notre valeur ajoutée.
Vous sentez-vous comme un évangéliste dans votre métier et sur votre expertise ?
TG – Ce n’est pas à moi d’en juger mais je m’efforce au quotidien de diffuser les bonnes pratiques chez nos clients et en interne. En interne, cela signifie notamment de travailler sur des bonnes pratiques en matière de traçabilité et de gestion de projet. Si quelqu’un doit reprendre un projet, il faut l’anticiper et cela doit être possible à tout moment.
Comment gérez-vous la veille technologique ?
TG – Je réalise une veille de fond sur les nouveautés, les évolutions, les technologies en général. Il s’agit ensuite de « bencher » les solutions pertinentes pour notre activité, d’en évaluer l’intérêt et de mesurer l’opportunité d’y avoir recours dans le cadre de tel ou tel projet client. La veille technologique est forcément essentielle dans une fonction comme la nôtre.
Qu’est-ce qui vous plaît chez OCDM ? Comment expliquez-vous l’ancienneté de certains collaborateurs ?
TG – La convivialité et la liberté d’action sont deux points forts. Cette liberté d’action demande en retour une grande autonomie et une approche proactive sur les sujets qui nous sont confiés. J’apprécie aussi que les sujets ne soient pas cloisonnés. Nous abordons les projets de manière horizontale, ce qui permet une approche globale et interactive. Au final, nous mettons en œuvre du sur-mesure, nous ne pouvons donc pas être cloisonnés.
Dans quels cas de figure des clients ou prospects font appel à Océane Consulting DM dans le cadre de missions ponctuelles ?
TG – Les missions ponctuelles d’accompagnement s’inscrivent généralement soit dans la résolution d’une problématique donnée, soit dans l’accompagnement du choix d’une solution technique.
Souvent, nos partenaires comme Nuxeo ou Bonitasoft font appel à nous pour un de leurs clients. Nous sommes certes spécialistes des solutions de ces partenaires historiques mais notre expertise et la veille technologique nous permettent d’aller vers d’autres solutions qui s’avéreraient plus adaptées et plus performantes dans certains cas de figure.
Quelle est la durée moyenne des missions ponctuelles et quels sont leurs enjeux ?
TG – La durée moyenne d’une mission ponctuelle d’accompagnement est de 10 à 15 jours (audit, choix de solutions). Pour les projets liés à de la résolution de problèmes, c’est plus variable et ça dépend de la taille du ou des problèmes. L’enjeu des missions ponctuelles consiste très souvent à aider une entreprise confrontée à une difficulté technique.
Les missions de courte durée constituent fréquemment des portes d’entrée pour développer ensuite des collaborations à plus long terme.
Q – Comment pourriez-vous décrire la phase d’avant-vente ?
TG – Plusieurs étapes constituent la phase d’avant-vente qui est essentielle et conditionne la suite des opérations et des actions à mener : l’étude approfondie du besoin et des contraintes, la remise en cause des solutions demandées le cas échéant, la définition d’une solution ou de solutions, la définition des charges et du planning, et enfin la restitution au demandeur.
Comment évolue votre métier depuis quelques années ? Comment évoluez-vous ?
TG – La problématique de sensibilité des données est de plus en plus présente, elle n’est pas nouvelle mais nos clients sont de plus en plus concernés. Deux sujets liés à cette question sont récurrents : la sécurité et la conformité aux évolutions légales (RGPD, RGS…). La veille permanente et « l’auto-formation » nous permettent de suivre les évolutions du marché et les évolutions technologiques et d’être au plus proche des problématiques de nos clients. Tout va très vite, tout évolue très vite dans nos domaines. Quand nous sortons de l’école, ce que nous y avons appris est déjà quasiment obsolète !
Q – Comment sélectionnez-vous les solutions partenaires privilégiées par OC ? Et comment procédez-vous pour convaincre un client sur le choix d’une solution par rapport à une autre ?
TG – La veille technologique, la R&D et notre expérience terrain nous mènent naturellement vers ces solutions partenaires car elles répondent avec performance aux demandes de nos clients.
Je ne sais pas vraiment si nous cherchons à convaincre un client sur le choix d’une solution. Nous lui démontrons plutôt en quoi elle répond à ses attentes et en quoi elle est évolutive donc relativement pérenne. Expliquer et rendre accessible les solutions que nous proposons fait partie de notre mission. Pour ce faire, nous avons recours à plusieurs outils pour être le plus clair possible, optimiser notre argumentation et partager pleinement nos choix avec le client : les retours d’expérience (REX projet), tests bench sur des points clés de fonctionnalités et aussi le POC (Proof Of Concept). Le POC est très intéressant car il permet de tester une solution sur un périmètre délimité pour prouver la faisabilité technique et les atouts techniques de la solution préconisée. C’est une démonstration sur-mesure qui vient illustrer nos explications. La pédagogie et le partage de nos connaissances sont au cœur de notre métier, c’est ce qui le rend passionnant !